28.11.10

News

Un petit message vite fait juste pour donner des news en attendant un truc plus serieux avec photos...

J'avais dont quitte Belem pour Sao Luis, je n'y suis pas reste longtemps puisque j'ai suivi un couple franco irlandais qui allait a jericoacoara, sorte d'ancien paradis hippie...
Bon l'endroit est juste incroyable, bonnes rencontres a l'auberge, je vais rester quelques jours et bien profiter parce que je ne reverrais pas forcement d'endroit comme celui ci avant un long moment.

23.11.10

Photos - Avant/Apres

Chose promise, chose due.
Voilà un petit diaporama de quelques photos avant/après. Non ce n'est pas une pub pour Photoshop. Mais oui une bonne retouche photo peut changer radicalement la donne.
Dites moi ce que vous en pensez, si ça plait je peux être amené à faire d'autres posts dans le genre à l'avenir.


 


Et en bonus une petite vidéo (qualité pas top) qui montre la retouche de la photo Plage/Bière étapes par étapes...


Blog - Premier debriefing / Panoramas de Belem

On vient de passer le cap du premier mois de mise en ligne du blog, un premier debriefing s'impose.

Les chiffres : 
  • Environ 1600 pages consultées
  • Depuis 10 pays différents (dont la Lituanie et l'Australie, par exemple)
  • Une moyenne d'environ 50 pages consultées par jour
  • Moyenne stable à environ 45 pages par jour sur la période complète de mise en ligne du blog
Bon bah inutile de dire que je suis plutôt content, la visibilité du blog commence à être bonne, Facebook est quand même un sacré outil de pub (les deux tiers de mes visites viennent de là...)
Je quitte Belem Mercredi, il sera donc plus difficile pour moi de mettre aussi souvent à jour le blog, je compte donc sur vous pour ne pas lâcher l'affaire pour autant.
Je devrais mettre les dernières photos de Belem en ligne dans la journée de Mercredi, à priori.

Pour vous faire patienter et pour vous remercier de vos visites, voila 2 panoramas de Belem, l'un de jour et l'autre de nuit.
Ils sont consultables en -presque- complète (70% de la résolution normale, j'ai déja mis 35 minutes à uploader celles-là avec ma connection...) résolution (d'où le copyright assez moche, désolé, mais ça m'évitera de retrouver mes images en poster à 60€ à la Carterie de Montpellier quand je rentrerai...)
Pour info, si on imprimait la panorama de jour en résolution print (300 dpi) vous auriez un poster d'environ 1m20 de large... 

En espérant que ça vous plaira !



J'en profite pour vous signaler que j'ai légèrement modifier le blog concernant les galeries photos (on arrête décidément pas le progrès...), puisque dans le menu de gauche, le lien "Galeries Photos" ne pointe maintenant plus vers ma galerie Picasa mais vers une page propre au site (on est toujours mieux chez soit) sur laquelle vous pourrez retrouver des diaporamas complets de chacun de mes albums.
Plus beau, plus simple, plus rapide, consultable en grand écran, pour votre plus grand plaisir. (les photos restent consultables sur les galeries Picasa et Flickr, vous trouverez les liens sur la page)

Voila voila, à bientôt pour une prochaine mise à jour...

19.11.10

Photos de Marajo - Deuxieme (et derniere) partie

Voila la suite et fin des photos de Marajo (certaines sont en cours de téléchargement sur Picasa donc d'autres devraient être visibles tout au long de la soirée voir demain)
Mon prochain post vous montrera des exemples de photos avant/apres retouches. Certaines sont vraiment radicalement différentes, à voir !





18.11.10

Carnet de Bord - Belem, Marajo, Belem

Bon à vrai dire je ne sais plus trop où je m'étais arrêté mais tant pis.
Le premier fait marquant, qui servira ici de transition, sont les élections ici au Brésil. Plus particulièrement à Belem.
Pierre et Laure ont la chance d'habiter un immeuble idéalement situé sur la Doca, grande avenue percée d'un canal central où se déversent des eaux aux parfums chaleureux. Ce boulevard dessert, à la manière d'un poulpe (Gad Elmaleh ©), pas mal des quartiers centraux de Belem. 
Là où ça devient intéressant c'est que c'est au précisément au pied de l'immeuble où nous habitons que se réunissent les partisans d'un des candidats au poste de gouverneur local : Jatene.


Tous vêtus de jaune on pourrait croire qu'ils sont tous fans du tour de France ou que c'est une secte qui voue un culte au taxi de Oui-Oui. Mais il n'en est rien. Ces gens sont pour la plupart payés pour faire la propagande du candidat.
Et quoi de mieux pour faire la propagande que de diffuser de la musique ? Mais je ne parle pas de n'importe quelle musique, je parle bien sur de la Brega (la fameuse !). Pour ceux qui seraient arrivés en cours de route c'est une espèce de musique électronique au rythme saccadé genre reggaeton, mais avec une voix digitalisée et vraiment nasillarde. Bref dégueulasse.
Et quoi de mieux encore que de faire une propagande musicale, mais avec UNE SEULE musique ? Genre un jingle de 45 secondes qui tourne en boucle d'environ 18h à 23h voire plus tard dans la nuit certains soirs...

Les premiers jours mes oreilles profanes n'ont pas cerné toute l'étendue lobotomisante de cette douce mélodie, mais au bout d'une semaine vous avez la chanson dans la tête matin, midi et soir. Et le volume sonore est assourdissant. La nuit vous avez le choix entre crever de chaud ou entendre cette musique pourrie. Inutile de dire qu'on a branché les ventilateurs.


Bon venons en au fait. Les élections opposaient pour la ville de Belem, Jatene le jaune contre Anna Julia la rouge. Cette dernière était gouverneur sortant, d'après Pierre, une piètre élue, qui s'en est mis plein les poches au cours de son mandat (mais est-ce vraiment étonnant pour un politique au Brésil ?).

Et au niveau national, on avait droit à l'opposition Dilma (PT - parti de Lula, président sortant, et également parti d'Anna Julia - les rouges quoi) contre Serra (candidat de l'opposition - partis divers - dont le PSDB, les jaunes).
Les sondages donnaient Jatene large vainqueur à Belem, et Dilma large vainqueur au Brésil. Quoi qu'il arrive, à priori tout le monde ferait la fête le soir des résultats.
Et ça n'a pas loupé, Dilma a été élue et Jatene aussi. 

Le soir des résultats on a tenté une escapade sur la Doca, où une marée jaune avait envahi la rue. J'avais joué les têtes brulées en emportant mon appareil et j'ai pu prendre quelques clichés. (pas d'une qualité technique sensationnelle, beaucoup de flou, peu de lumière, et il a fallu être rapide pour éviter d'attirer les convoitises...)

 En 15 minutes nous avons atteint un cul de sac humain, impossible d'avancer plus à travers une foule épaisse d'hommes en jaune. Dans ce laps de temps Pierre a eu le temps de se faire délester de son téléphone, on a donc choisi de rapidement rebrousser chemin. 


Voila, nous avons par la suite pu dormir plus sereinement.

Pour la suite pas grand chose à signaler à Belem, la suite de mon séjour ici s'est continué par un interlude à Marajo, comme annoncé dans le précédent post.
Marajo, une ile grande comme la Suisse, qui marque mon retour au transport par bateau, chose qui m'avait bien évidemment beaucoup manqué depuis mon voyage à Bailique.
Mais cette fois-ci la phase "je tangue tellement que tout le monde crie de peur qu'on se retourne" n'a durée qu'une heure, et j'ai réussi à dormir pendant la moitié du temps. L'aller a donc été relativement rapide. Arrivée à la pousada Canto do Frances (tenue par un français, bizarre hein) une heure plus tard avec une grosse envie de sieste. Quand même. Il faut dire que j'étais levé depuis 5h30, que je suis arrivé sur l'ile à 9h30, qu'ensuite j'ai fait presque 1h30 de bus pour arrivé à Souré, la ville principale. Bref j'étais vraiment crevé et j'ai pas fait grand chose de rare de ma première journée, à part une brève balade en ville (très jolie au demeurant).
Le lendemain, visite en moto/à pied d'une fazenda (sorte de grande exploitation d'élevage d'animaux) pour voir les fameux buffles, ibis rouges, caïmans, caïpivaras, chevaux, rapaces et vautours divers, paresseux, perroquets... Un anaconda également, mais de loin, quand même. Assez impressionnant, des paysages magnifiques, des animaux partout, un calme général et apaisant.
L'après midi, sieste. Le soir je déguste une pièce de buffle cuisinée par le maître de maison, avec des frites maison. un REGAL. Sans doute la meilleur viande que j'ai mangé depuis que je suis capable de m'en souvenir. 
Le lendemain, farniente à la plage, ma première rencontre avec du sable brésilien d'ailleurs, que je vais côtoyer plus chaleureusement dans les semaines qui viennent avec ma descente du littoral atlantique. Une plage magnifique, ma première rencontre avec une -jolie- brésilienne en string également. Je sais, les stéréotypes vont bon train, mais ça fait quand même son petit effet, je vous assure. Je me soule à la bière une bonne partie de l'après midi, prends quelques photos et rentre.
Le soir je tente d'aller manger dans un restaurant que recommande le guide du routard. 
Le reste de la soirée est racontée à vif telle que je l'ai écrit dans mon carnet le soir même.

Marajo - 14/11/2010 - 23h11 - à la pousada

" J'ai fait ce soir l'une de ces rencontres fortuites qui vous laisse de beaux souvenirs dans la tête. De celles qui vous laissent à penser que le karma (Genevieve Simon ©), la chance, l'hospitalité, le partage, ne sont pas juste des mots qu'on trouve à divers endroits du petit Robert. Non, car la rencontre de ce soir est de celles que l'on provoque. De celles qui, quand vous avez l'impression que la nostalgie, le confort ou la routine vous font stagner, voire régresser, celles là vous donnent le coup de fouet pour repartir. Comme pour vous prouver une fois de plus que c'est possible.

Venons en au fait. Je suis à Marajo, 19h30, j'ai faim. J'ai très mal dormi la veille, pas réveillé pour le petit dej, pas plus pour le grand dej. Bref j'ai la maxi dalle. Je ne m'y suis pas pris assez tôt pour demander à Thierry, proprio français de la pousada (et ex photographe de pub, décidément c'est la diaspora ici...), de me préparer un morceau de buffle que j'ai eu l'occasion de manger la veille.

Pour résumer, si je veux manger, il faut que j'aille trouver un resto parmi les rues en terre battue et quasi sans éclairages de Soure. Ce qui en soit n'est pas forcément difficile. Seulement quand ladite ville est remplie de semi-fanatiques religieux préparant le Cirio à coup de pétards surement importés, vu leur taille, d'une ex république soviétique.
Donc c'est la guerre, et dans cette guerre, moi je suis le petit blanc qui veut un bout de viande.

J'ai la brillante idée de recopier l'adresse du seul resto de la ville recommandé par le Routard. La mission est donc de trouver une moto taxi pour m'y rendre.
Je traverse donc la moitié de la ville, trouve une moto taxi, me fait déposer au resto, qui, pour la seule fois de l'année est réservé en totalité par les membres d'une église évangéliste locale, que la bienséance m'empêchera d'appeler secte.
On rebrousse donc chemin et le taxi m'emmène à un resto à l'opposé exact de ma pousada, genre paumé. Je commande mon steak de buffle bien mérité. Je le demande "muito mal pasado" (littéralement très pas cuit), et on me sert un résidu de moquette carbonisé. Mais j'ai trop faim et 30 minutes plus tard me voila reparti.

J'ai la flemme de retraverser la ville pour trouver un taxi et choisit donc de rentrer à pied. Grand bien m'en a pris puisque au détour d'une rue, une façade kitshissime aux allures de tract de propagande catholique (mais en mur) m'attire le regard. Mais ce n'est pas un relent soudain de foi qui s'est emparé de moi, c'est juste que devant, il y a deux vieux qui jouent de la guitare. Il y a une photo à prendre me dis-je. Sauf que je me dis ça 200 fois par jour et que j'en prends 2 dans le meilleur des cas.
Sauf que là, touché par la grâce (ou la graisse, du steak, je ne sais pas), j'y vais, demande à la femme qui se tient à leurs côtés si je peux prendre une photo. Elle répond oui, tout sourire. La photo est prise, j'en prends même plusieurs, je fais le dingue.

Une conversation s'entame en portugais. J'envoie mes meilleurs conjugaisons et ça fait mouche, on m'invite à m'asseoir.
S'en suivent 1h30 de musique brésilienne, chantée et jouée à la guitare par les deux vieux, qui devaient avoir 150 ans à eux deux.
Je participe tant bien que mal quand on me tend la guitare. D'autres gens rejoignent l'assemblée, les femmes dansent, les hommes chantent et jouent. On me sert des bières sans que je n'ai rien à demander, on me ressert même quand je dis non.
La pluie interrompt finalement notre petit concert, l'occasion pour moi de plier bagage. 
Un des deux hommes me propose de me raccompagner et les propriétaires de la maison m'invite à y revenir dès que possible.

Sur le chemin du retour, je complimente l'homme sur sa voix et son jeu à la guitare. Il me renvoie poliment les éloges.
Arrivés devant la pousada, nous nous donnons l'accolade sous les yeux de Jedilson, le guide qui m'a emmené à la fazenda la veille.
Une fois rentrés, il me dit : "- Ah, l'homme qui t'a raccompagné tu le connais ? - Non. - Et ben c'est le compositeur le plus connu de Marajo. "
Bref si le hasard existe, lui et moi avons du être bons amis dans une vie antérieure. "

Voila donc. Le lendemain matin, le Cirio se déroule sous une énorme averse qui durera toute la matinée, impossible donc de prendre des photos, malheureusement. Mais c'est très impressionnant, les gens avaient tous décorés les façades de leurs maisons pour l'occasion (allant de la banderole type manifestation à la composition florale incroyable) et malgré la pluie ça restera un grand souvenir.

Le bateau pour Belem est à 15h, Thierry me conseille de ne pas attendre le bac qui fait la traversée Soure/Salvaterra (Soure est de l'autre coté d'un fleuve, qu'il faut traverser pour revenir au port d'où partent les bateaux pour le continent), puisqu'avec le Cirio il risque d'être plein à craquer et les places dans le bus au débarquement risquent d'êtres prises d'assaut. Il me conseille donc de prendre une petite barque à moteur et de traverser le fleuve avant le départ du bac.
Grossière erreur. Je me plante de barque, elle ne va pas au débarcadère ou attendent les bus pour le port. Pire encore, elle part au final après le bac, qui est au final presque vide. La double arnaque. Je me sens très con, à ce moment là.
Et je me dis surtout que vu l'horaire il y a des chances pour que je loupe mon bateau si je ne trouve pas un bus ou un taxi rapidement.

Je débarque donc à Salvaterra même, qui à cette heure là est désespérément vide. Je marche, demande comme je peux aux quelques passants où est-ce que passent les bus, personne ne me répond la même chose, je commence à paniquer, un peu.
Finalement après 15 minutes de déambulation je finis par tomber sur un relai taxi, un mec accepte de m'amener au port pour 40 reals (après négociations, le bandit avait du voir mon incroyable teint blanc de touriste lambda). C'est cher mais je n'ai pas le temps de jouer au con à attendre un hypothétique bus.

Je monte dans une épave, pardon une voiture. Le mec verrouille les portes 5 min après le départ. Je me demande si ça ne sentirait pas la grosse quenelle des familles. Je scrute le moindre panneau pour vérifier qu'on est sur la bonne route, étant donné qu'on ne croise aucune voiture dans un sens ni dans l'autre, ni tous les fameux bus qui devaient attendre le bac. 
La pression monte et au bout d'un moment, on passe devant un panneau qui me confirme qu'on va bien à Camara, le port. Soulagement.
J'arrive finalement 20 minutes avant le départ du bateau, coup de maître. 

Le retour sera beaucoup plus calme et stable que l'aller, le bateau étant plus massif et plus moderne. J'ai même eu l'occasion de m'assoupir devant un match de foot. Grand luxe.
Retour sur Belem et reprise de la vie normale. Je fais face en ce moment à une grosse phase nostalgique qui met relativement du temps à passer et c'est assez perturbant puisque je n'avais pas ressenti ça depuis ma première semaine difficile à Macapa. Mais je m'accroche et me dit que comme tout le reste, ça finira par passer.
Mon départ est prévu pour la semaine prochaine, direction São Luis de Maranhão et le parc national des Lençois, apparemment fabuleux.

17.11.10

Photos de Marajo - Premiere partie

Voila une grosse moitié des photos prises à Marajo, le reste arrive très vite, avec la mise à jour du carnet de bord également.
Je vais aussi poster quelques exemples de photos avant/après retouches, puisqu'il semble que ça puisse intéresser du monde.
L'ensemble des photos est toujours consultable sur la galerie Picasa











10.11.10

Interlude a Marajo

J'offre une petite parenthèse à mon séjour sur Belem. En effet je pars demain matin à l'aube (6h du mat... dur) pour l'ile de Marajo (plus grande ile fluviale du monde, et ouaih)
Au programme : je vais faire mon pur touriste, claquer des thunes en expéditions diverses et variées : balades à cheval pour observer la faune locale (ibis rouges, buffles...), balades en pirogue dans la mangrove pour observer la faune locale (caïmans, singes...), pêche, farniente sur des plages de sable blanc... Des choses toutes simples quoi.
Ce sera aussi l'occasion pour moi d'assister à quelque chose que j'avais loupé à Belem : le Círio de Nazaré. 
Celui qui se déroule à Belem a la réputation d'être le plus grand rassemblement religieux au monde (derrière la Mecque, à priori).
Une "berlinda" (un genre de char) sur laquelle repose une représentation de la Vierge, est tirée en procession via une corde longue de 400 mètres (rien que ça). Le "voyage" est long de 3,6 km, et en 2009 il a fallu 7 heures pour l'amener de la Cathédrale de Belem à la Basilique de Nazaré.
Deux images qui ne sont pas de moi pour vous donner une idée de l'évènement : 


 
Bon à priori le Cirio made in Marajo devrait être moins impressionnant, mais j'espère quand même en tirer quelques belles photos.


Rendez vous donc à mon retour (Dimanche sans doute), pour des photos du trip et une mise à jour du carnet de bord.
(Et j'ai constaté avec amusement que j'ai des lecteurs venus du Mexique et de la Lituanie. Et ouaih, j'ai des informations sur tout le monde)

8.11.10

Detresse Nocturne

Avant d'entamer les hostilités je tiens à préciser que les propos à suivre ne découlent d'aucune logique précise.
Mon cerveau a commencé à réfléchir trop vite à des choses trop diverses, il a fallu que j'écrive vite pour ne rien perdre.
A l'heure actuelle tout est rentré dans l'ordre et je vais pouvoir finir ma nuit tranquillement.
Merci de votre compréhension.

"Je deviens dingue.
Le manque affectif est pire que tout autre manque.
Internet ce miroir déformant dans lequel se reflète la fausse image du monde. Celle qui vous ferait regretter d'être parti de l'endroit que vous vouliez tant quitter.
Internet, instrument démoniaque, la carotte qu'on te tend pour que tu continues d'avancer. L'âne que je suis s'abreuve de vos images, de vos commentaires, de vos messages de haine et d'amour.
A la manière d'une drogue ça fait tellement de bien de voir que vous existez toujours.
A la manière d'une drogue ça fait tellement de mal de voir que vous existez toujours.

De voir que là bas, ici, chez moi, chez vous, dans cette endroit qu'on appelle à la maison, et qui ne représente plus rien pour moi, vous vous avez votre place. Délicatement sculptée au fil des ans comme dans la roche peut le faire l'eau des fleuves.
Là bien à l'aise d'une situation qui ne change pas et qui n'a pas de raison de changer.
Là vous qui riez, saouls, défoncés, victimes d'une trop forte dose de bonheur ingérée d'un coup.
Et vous victimes de l'inexorable chute, à l'indissociable après. De l'après ensemble, de l'après TOUS.
Et moi qui vous ai tant consommé, abreuvé par vos larmes et vos rires, rompu à nos combats de gladiateurs, vos salons pour arènes. J'ai mené trop de batailles contre la vie à vos côtés pour que mon voyage ne se transforme en exil.

Qu'être seul est fascinant. 
Qu'être seul peut élever une conscience et détruire des espoirs.
Qu'être seul me rend fou d'avoir tant à penser.
Il y a trop dans ma tête qui mériterait une élégante sortie. Hélas je ne peux dérouler suffisamment de tapis rouge à mes idées pour accepter qu'elles s'en aillent. Je suis prisonnier d'une certaine forme d'idéal de perfection qui m'empêche d'être simple, humain.
Seul je suis ce robot qui pense, incapable de bafouer ses principes devant une assistance faite d'air et d'indifférence.
Seul je suis ce génie en qui fulminent les plus grandes théories, les plus belles compositions.
Mon génie n'offre jamais de représentation. 
Mon génie n'a pas de scène. 
Mon génie n'existe pas.
Je suis spectateur de mon propre spectacle, incapable d'applaudir l'envolée lyrique du soliste, incapable de lancer une tomate au souffleur qui s'est endormi. 
Je suis la victime d'un trop plein de moi caché sous un trop vide de vous.
Je n'ai toujours existé qu'a travers vos regards, je suis ici dépourvu de ces lumières qui faisaient briller vos yeux.
Ici tout est à découvrir mais Christophe Colomb avait trois bateaux, Armstrong une fusée.
Moi je n'ai que l'œil averti d'un voyageur conditionné par le guide du routard.
Amitié, pour toi j'ai construit une cité entre matière grise et rires jaunes. Une cité ou les verres se vident et ou personne ne se plaint. Dans les limbes de ma tête, entre mélancolie et espoir, je déambule dans tes allées ternies par l'exode temporaire de ce peuple que j'appelais famille.
En attendant que tu retrouves ton éclat c'est dans tes rues que mes pensées s'endorment.
Car dans ta ville, même le va nu pied est heureux.

Que j'aime ces moments de profonde détresse, car je sais qu'ils ne durent jamais longtemps. Ils libèrent juste assez d'indifférence pour déverser dans les eaux du monde un peu de mon essence, comme le ferait si bien une station pétrolière BP au large de la Floride.
Je suis l'esclave d'un instinct qui n'a ni carte, ni route. Et je le suis car il ne m'a jamais fait défaut.

Mon esprit à le vague à l'âme, mon âme n'a plus toute sa tête et ma tête perd la raison.
Y a t-il une raison à ces mots d'esprit ?

Résumé pour ceux qui arriveraient en route : Internet c'est bien mais en fait non.
Résumé du résumé : En fait non. "


1.11.10

Carnet de Bord - Fin de Macapa, Debut de Belem

Petite annonce avant de commencer, comme vous pourrez le constater sur votre gauche, j'ai mis en place une newsletter afin de vous tenir informés des mises à jour du site. Cela évitera aux plus flemmards d'entre vous de venir régulièrement sur le site pour voir s'il a été mis à jour. Hélas je ne peux l'envoyer qu'aux personnes inscrites à mon blog (partie membres en bas de la page ou via le bouton newsletter à gauche - penser à cocher la case "Accepter de recevoir la newsletter..." au moment de valider l'inscritption), je vous encourage donc vivement à vous inscrire (pour ceux qui ne le seraient pas) et de faire tourner l'adresse à ceux que ça peut intéresser... Merci d'avance !

Oy ! Tudo bem ?

Comme vous pourrez le constater je suis maintenant bilingue. Enfin presque, disons que je comprends presque tout ce qu'on me dit. Enfin presque parce que je manque de vocabulaire, d'accent, je ne connais pas la grammaire ni la conjugaison. Enfin presque parce que mon portugais s'appellerait ici portugnol et non pas portugais. Mais enfin presque parce que pour la première fois depuis mon départ, mon portugais me permet d'avoir le numéro d'une maman de 39 ans dans mon téléphone, et l'agréable présence d'une fille de 20 ans dans mon lit.

Je vois déjà dans ton oeil, cher lecteur/lectrice, briller la malsaine curiosité, l'envie d'en savoir plus, l'envie de ces détails coquins teintés d'exotisme latin. Mais il n'en sera rien, ton imagination a déjà fait bien plus que mes modestes mots.

Je vais quand même commencer par clore le chapitre Macapa, mais ne vous inquiétez pas, je reviendrai sur les femmes (sans mauvais jeu de mots) en temps voulu.
Macapa donc, premier haut lieu brésilien que j'ai eu la chance de traverser. 1 mois en tout et pour tout, moi qui avait initialement prévu de rester 1 mois et demi au Brésil dans sa totalité. 

Mais quand vous vous sentez chez vous, avez vous vraiment envie de partir ? Quand vous vous créez un réseau social, un vrai dans la réalité, pas celui de Facebook (oui j'ai réussi à voir The Social Network, je recommande, en passant), digne d'une petite famille, quand vous vous réveillez le matin, encore suintant de l'alcool de la veille, que votre téléphone sonne et qu'une voix à l'accent musical vous demande si vous voulez une bière, avez vous envie de dire non ? 
Quand un type qui a plus fait pour vous et votre intégration en un mois que n'importe quel hote équivalent en France, vous regarde droit dans les yeux et vous dit que pour ce que vous avez fait pour lui (comprendre 3 jours de taf intensif à faire du photoshop), jamais il ne pourra vous remercier assez. 
Quand vous lui serrez la main et que vous savez qu'il y a de grandes chances que vous le revoyiez jamais, quand vous voyez dans ses yeux qu'il se dit la même chose. 
Quand vous avez la grisante impression d'avoir traverser la vie de ces gens comme un éclair pourrait traverser le le ciel un soir d'orage, mais qu'il n'y avait pas besoin de plus pour que eux comme vous en garde un souvenir indélébile. 
Quand vous vous rendez compte que vous avez déjà changé, que vous leur avez laissé une partie de vous et que vous avez emporté une partie d'eux, de leur joie, de leur hospitalité, de leur générosité.
Quand toutes ces choses arrivent, qu'il faut une fois de plus quitter ce que vous avez construit, quand il faut se dire que le meilleur est à venir, que tout ça n'est qu'une étape, qu'il ne faut pas s'arrêter, jamais, s'accrocher à des gens mais savoir les quitter sans vouloir revenir en arrière...
Quand toutes ces choses arrivent, vous avez le coeur lourd, la tête pleine de souvenirs et de reconnaissance.

J'ai quitté une ville où il n'y avait foncièrement rien à faire, pas grand chose à voir, pas grand chose à visiter. J'ai quitté une ville moche, sale, où on jette le PQ dans la corbeille et pas dans les toilettes pour ne pas boucher les canalisations, sans eau chaude, sans internet ou presque, sans communauté française.
Et pourtant. Et pourtant j'y ai passé des moments que le moi d'il y a 2 mois n'aurait pas imaginé vivre, fait des rencontres qu'il n'aurait pas imaginé faire. Le moi d'il y a 2 mois n'y aurait sans doute, d'ailleurs, pas trouvé d'intérêt. Et pourtant, dans le contexte, une selle haut de gamme chez décathlon ne m'aurait pas permis de mettre plus facilement le pied à l'étrier.

J'ai donc quitté Macapa dans la nuit du Vendredi 22 au Samedi 23 Octobre. Arrivée sur Belem 50 minutes plus tard, au terme d'un vol qui m'a inspiré la déjà sixième chanson écrite depuis mon départ.
Accueilli à l'aéroport par mes hôtes actuels, Pierre et Laure (ma cousine issue de germain de son état, quelle appellation barbare) que je peux d'ores et déjà remercier de leur hospitalité.
Cela fait donc déjà un peu plus d'une semaine que je suis ici, et je ne vois pas le temps passer. Pour décrire Belem je dirai que si vous relisez le paragraphe ou je décrie (du verbe décrier) Macapa, si vous inversez mon propos vous obtenez une bonne description.
Belem c'est grand (2 millions et quelques habitants), il y a beaucoup à voir, beaucoup à faire. Il y a pas mal de français, que je commence à connaître, il y a de bons artistes, il y a de bons bars, de belles places, des filles caliente (vous voyez je vous avais pas menti, on y revient)

On va donc commencer par là, parce qu'il vous en fallu du courage pour lire toutes mes diatribes en attendant le paragraphe sur les nenettes. Et puis comme tout le monde (les potes surtout en fait) me demande comment ça se passe à ce niveau là, je vais répondre dans les grandes lignes.
Tout d'abord il convient d'expliquer un peu comment se passe les relations hommes/femmes ici au Brésil (enfin de ce que j'en ai compris pour l'instant). Alors déjà il y a plusieurs statuts. Dans l'ordre croissant "d'investissement" : ficado - enamorado - fiancé (je ne connais pas l'équivalent brésilien) - casado
Ficado : en gros vous avez une copine "officielle" mais ça ne vous empêche de rien. Vous pouvez attraper tout ce qui bouge, emballer à tour de bras, ça ne perturbe pas le statut. Si on avait ça en France, ce serait sûrement LE bon plan.
Enamorado : en gros vous avez une copine "officielle" mais ça ne vous empêche de rien. Vous pouvez emballer à tour de bras, ça ne perturbe pas le statut. Il faut par contre éviter d'attraper tout ce qui bouge, si possible.  Seulement vous avez juste fait comprendre à la fille qu'un jour il se pourrait bien qu'elle devienne votre femme, et que vous avez plus tendance à la fréquenter elle que ses copines. Ce statut fait l'objet, apparemment, d'une demande officielle auprès de la belle famille, façon Old School "je vous demande la main de votre fille", sauf que là c'est juste pour dire qu'on est amoureux.
Fiancé : pas besoin de faire un dessin.
Casado : marié, pas besoin de faire un dessin non plus.
Quoi qu'il en soit le flirt reste une pratique courante, voire un mode de vie. Tout le monde drague tout le monde, les râteaux partent dans tous les sens, les pelles aussi. Bref c'est un vrai chantier.

Donc si je me prends comme exemple, en général, les 3 premières questions qu'une fille me pose au Brésil sont : Nome ? Enamorado ? Casado ?
Mes réponses dépendant en général du physique de mon interlocutrice, force est de constater que je dis souvent la vérité. S'en suis ensuite un rapprochement stratégique de la demoiselle afin d'entamer une discussion. Après, je crois que le simple fait d'être français fait déjà 50% du boulot. 20% pour mon accent, 10% pour mon physique. Les 20% restant sont en général à la discrétion de mon taux d'alcoolémie ou à celui de ma libido. En fait plus généralement au premier cité.
Pour résumer, c'est facile, c'est grisant, c'en est presque dangereux. En bref, si vous venez au Brésil, il est, je pense, quasiment possible d'embrasser n'importe quelle fille.

J'en vois déjà certains qui regardent le prix des billets d'avion, c'est bien, n'hésitez pas.

Bon pour parler des premiers jours à Belem je dirais : retour à une vie plus européenne. Bars, restaurants, taxis, ballades en ville (quand j'arrive à me lever, on ne se refait pas)
J'ai fait la rencontre du groupe d'amis français de Pierre et Laure, parmi eux Bruno, mon guide nocturne alias "je suis un ancien grand photographe de mode à Paris et maintenant je me mets la quinte tous les soirs à Belem et je fais des reportages photos de tous les plus grands artistes de la ville".  (Bruno Pellerin sur google pour un aperçu de ses photos, ce mec n'est pas un rigolo)
Bref c'est la bonne rencontre d'ici (apparemment il y en a au moins une par ville, tant mieux). Il me donne les bons spots pour les photos, il m'emmène dans les bons bars, me présente aux bons artistes, me dit quelles filles draguer. Il doit taper sa cinquantaine sans problème mais finit plus souvent à 6h du mat qu'à minuit. Bref c'est un peu mon double avec 35 ans de plus. Il parle un portugais horrible, avec un accent à couper à la machette et pourtant il vit ici depuis 5 ans. Mais ça doit sans doute faire partie de son charme. Je passe de bonnes soirées avec lui, et ça devrait aller en s'améliorant encore.
Il fréquente assidument le "Bar du Parc", haut lieu de la prostitution et de la consommation de drogue à Belem. Les putes lui disent bonjour en français. Les dealers le protègent quand il vient finir ses soirées à 8g assis à la terrasse. Inutile de vous dire que j'y ai déjà fait un tour en sa compagnie et qu'on est pas très rassurés au début. Mais bon, maintenant j'y suis connu comme l'ami de Bruno, et j'ai donc droit aux mêmes protections que lui, à priori.

Pour le reste je continue à faire un peu de cuisine, je commence à mieux connaître les produits d'ici, ça élargie les horizons.
J'ai déjà eu deux fois l'occasion de chanter dans des bars, le trac s'en va petit à petit, et les brésiliens aiment bien M, ce qui facilite la tâche.
Il y a également ici une boulangerie qui fait du vrai BON pain français. Mazel Tov. Il ne me manquerait plus que du fromage de chèvre, un peu de cantal et du coca light (le coca zéro, quelle vaste blague) pour me sentir comme à la maison. 

Voila je pense avoir fait le tour de ce qu'il y avait à dire pour l'instant. "