8.11.10

Detresse Nocturne

Avant d'entamer les hostilités je tiens à préciser que les propos à suivre ne découlent d'aucune logique précise.
Mon cerveau a commencé à réfléchir trop vite à des choses trop diverses, il a fallu que j'écrive vite pour ne rien perdre.
A l'heure actuelle tout est rentré dans l'ordre et je vais pouvoir finir ma nuit tranquillement.
Merci de votre compréhension.

"Je deviens dingue.
Le manque affectif est pire que tout autre manque.
Internet ce miroir déformant dans lequel se reflète la fausse image du monde. Celle qui vous ferait regretter d'être parti de l'endroit que vous vouliez tant quitter.
Internet, instrument démoniaque, la carotte qu'on te tend pour que tu continues d'avancer. L'âne que je suis s'abreuve de vos images, de vos commentaires, de vos messages de haine et d'amour.
A la manière d'une drogue ça fait tellement de bien de voir que vous existez toujours.
A la manière d'une drogue ça fait tellement de mal de voir que vous existez toujours.

De voir que là bas, ici, chez moi, chez vous, dans cette endroit qu'on appelle à la maison, et qui ne représente plus rien pour moi, vous vous avez votre place. Délicatement sculptée au fil des ans comme dans la roche peut le faire l'eau des fleuves.
Là bien à l'aise d'une situation qui ne change pas et qui n'a pas de raison de changer.
Là vous qui riez, saouls, défoncés, victimes d'une trop forte dose de bonheur ingérée d'un coup.
Et vous victimes de l'inexorable chute, à l'indissociable après. De l'après ensemble, de l'après TOUS.
Et moi qui vous ai tant consommé, abreuvé par vos larmes et vos rires, rompu à nos combats de gladiateurs, vos salons pour arènes. J'ai mené trop de batailles contre la vie à vos côtés pour que mon voyage ne se transforme en exil.

Qu'être seul est fascinant. 
Qu'être seul peut élever une conscience et détruire des espoirs.
Qu'être seul me rend fou d'avoir tant à penser.
Il y a trop dans ma tête qui mériterait une élégante sortie. Hélas je ne peux dérouler suffisamment de tapis rouge à mes idées pour accepter qu'elles s'en aillent. Je suis prisonnier d'une certaine forme d'idéal de perfection qui m'empêche d'être simple, humain.
Seul je suis ce robot qui pense, incapable de bafouer ses principes devant une assistance faite d'air et d'indifférence.
Seul je suis ce génie en qui fulminent les plus grandes théories, les plus belles compositions.
Mon génie n'offre jamais de représentation. 
Mon génie n'a pas de scène. 
Mon génie n'existe pas.
Je suis spectateur de mon propre spectacle, incapable d'applaudir l'envolée lyrique du soliste, incapable de lancer une tomate au souffleur qui s'est endormi. 
Je suis la victime d'un trop plein de moi caché sous un trop vide de vous.
Je n'ai toujours existé qu'a travers vos regards, je suis ici dépourvu de ces lumières qui faisaient briller vos yeux.
Ici tout est à découvrir mais Christophe Colomb avait trois bateaux, Armstrong une fusée.
Moi je n'ai que l'œil averti d'un voyageur conditionné par le guide du routard.
Amitié, pour toi j'ai construit une cité entre matière grise et rires jaunes. Une cité ou les verres se vident et ou personne ne se plaint. Dans les limbes de ma tête, entre mélancolie et espoir, je déambule dans tes allées ternies par l'exode temporaire de ce peuple que j'appelais famille.
En attendant que tu retrouves ton éclat c'est dans tes rues que mes pensées s'endorment.
Car dans ta ville, même le va nu pied est heureux.

Que j'aime ces moments de profonde détresse, car je sais qu'ils ne durent jamais longtemps. Ils libèrent juste assez d'indifférence pour déverser dans les eaux du monde un peu de mon essence, comme le ferait si bien une station pétrolière BP au large de la Floride.
Je suis l'esclave d'un instinct qui n'a ni carte, ni route. Et je le suis car il ne m'a jamais fait défaut.

Mon esprit à le vague à l'âme, mon âme n'a plus toute sa tête et ma tête perd la raison.
Y a t-il une raison à ces mots d'esprit ?

Résumé pour ceux qui arriveraient en route : Internet c'est bien mais en fait non.
Résumé du résumé : En fait non. "


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