16.12.10

Carnet de Bord - Pipa, Salvador, Chapada Diamentina, Salvador

J'ai donc fini par mettre un terme à ma conquête des plages de la côte Est. Si Jericoacoara a été un lieu exceptionnel d'un point de vue ambiance et rencontres amicales, Pipa a été un lieu exceptionnel d'un point de vue plages et rencontre fondamentale.
Deux villes différentes où je compte bien revenir un jour avec les ami(e)s pour se la couler douce pendant quelques jours.

Une petite indication en passant, je pense que l'auberge de jeunesse Pipa Hostel est la meilleur qu'il m'ait été donné de fréquenter. Un accueil parfait, une localisation idéale, une piscine, des gens super sympas, une cuisine nickel... C'est comme le Club Med sauf que ça coute seulement 10€ la nuit. Il a été dur de quitter cet endroit et cela rend fades les autres auberges dans lesquelles je suis resté depuis...

J'ai quitté Pipa au petit matin, plus un sous en poche, distributeur fermé, j'ai donc quémander quelques reals pour pouvoir prendre mon bus qu'une espagnole super sympa a bien voulu me donner. Ouf.
On ne reviendra pas sur mes 2 jours à négocier avec les compagnies aériennes brésiliennes pour essayer de leur faire comprendre que ce n'était pas parce que j'étais un gringo qu'il était normal que je paye 3 fois le prix que payerait un brésilien pour aller de Natal à Salvador. Mais le brésilien est têtu, manifestement.
2h de bus pour rallier Natal donc, et ensuite reste à me taper les 20h  de bus officiellement annoncées entre Natal et Salvador, voilà le premier extrait du fameux petit carnet.

Bus pour Salvador - 9 Décembre 2010
Je quitte Pipa sous les nuages après une semaine passée là bas. Après 2h de bus pris au petit matin, je quitte Natal 2h plus tard, sous la pluie, direction Salvador.
L'objectif est périlleux : rallier la capitale Bahianaise à temps pour prendre le bus vers la Chapada Diamentina directement.
Si le bus n'arrive pas dans les délais prévus ça sera encore une journée de plus perdue à cause des transports. C'est le jeu mais le jeu peut s'avérer vraiment cruel.
J'ai fait mes au revoir à Elsa et Marc, le couple avec qui je voyageais depuis Sao Luis. Presque 2 semaines passées ensemble, pour ce type de voyage c'est une éternité.
Je retrouve les joies du voyage en solo mais pour autant mon moral ne s'en retrouve pas affecté.
Il faut dire que maintenant la route est toute tracée puisque j'ai une réservation d'hôtel à Rio pour le 17. J'ai donc 8 jours pour trekker la Chapada Diamentina, explorer Salvador de Bahia et me rendre à Rio. Autant dire qu'il ne faut pas que je traine.
S'il y a bien une chose qui me rend triste en revanche, c'est le temps. Cela fait presque 2 mois et demi que je n'ai pas vu la pluie à quelques épisodes près et depuis que j'ai quitté Pipa elle n'a pas quitté ma route. Il ne m'a pas fallu longtemps pou devenir aussi aigri qu'un Parisien. Mais comme je les comprends, en fait.
Je comprends la chance de vivre à Montpellier, et comme le soleil peut affecter les moeurs.
Quand vous partez au boulot et que vous savez que quoi qu'il arrive en sortant vous pouvez être à la plage en moins de 30 minutes, ça aide à garder le moral.
J'arrive à Salvador avec 2 heures de retard, je louperai donc mon bus pour Lençois.
Mais ce qui occupe mes pensées quand nous atteignons la ville ce n'est pas que pour le 3ème jour consécutif j'ai envie de brûler les transports en commun du Brésil avec un lance flammes artisanal, non c'est plutôt que pour la première fois je vois s'étendre sur des kilomètres, des impressionnantes favelas.
Toutes ces collines à l'entrée de Salvador en sont recouvertes, c'est une image incroyable.
Quand vous regardez Cidade de Deus ou Tropa de Elite, les favelas font peur à cause de la violence qu'on vous montre. Maintenant que je les vois en vrai pour la première fois depuis que je suis au Brésil, les favelas font peur parce qu'elles existent vraiment. Ce que vous voyez dans le film avec cette jolie photographie, ce soleil brillant, diffère beaucoup de l'image qu'elles donnent sous la pluie à travers le carreau d'un bus.
Quand vous voyez pour de vrai sous la pluie cet amoncellement de baraques de briques, sorte de badaboum grandeur nature, vous comprenez que la réalité est différente. Cruelle. Massive.
C'est une ville dans la ville, et je n'ose imaginer la vie que peuvent avoir ces gens là.
On traverse ces endroits pendant de longues minutes, comme si le chauffeur voulait être sur qu'on échappe pas à cette réalité.
Puis on arrive enfin à Salvador, après presque 24h de trajet. Il est 9h du matin, le prochain bus pour Lençois est à 16h30, j'ai donc environ 8h à tuer.
Je laisse mes bagages à la consigne et rejoint le centre historique, dit Pelourinho, en taxi. Je discute pas mal avec le conducteur pendant le trajet, résultat il me laisse sa carte en me disant : "Je t'aime bien, si t'as besoin d'un taxi, tu m'appelles, je te fais moitié prix sur la course." Euh, OK, merci vieux.
Arrivée au Pelourinho, bon feeling avec l'endroit. Un guide me propose une balade et je lui dis que je n'ai pas d'argent. Au final il me fait quand même faire le tour gratos parce que je parle portugais et que pour un touriste c'est rare. Cool donc.
Nombreuses églises, rues pavées qui montent et qui descendent, et puis on descend une grande allée et là le type me dit de me retourner.
" - Tu reconnais l'endroit ? 
- Euh, non...
- Michael Jackson, tu connais ? "
Et là ça fait tilt. Clip de They Don't Care About Us, Michael Jackson avec un t-shirt d'Olodum, le groupe de percussions qui fait la musique du clip. Et bien c'est dans l'allée où je me trouve que ça a été tourné.
Ah ouaih, on dirait pas mais ça fait quelque chose quand même.
Je continue ensuite de me balader seul et puis vers 14h15 je me tente le retour à la gare routière en bus de ville.
Mauvaise idée.
2h plus tard je suis toujours dedans, sans gare routière en ligne de mire. 
Si je loupe mon bus je me mets 60 reals dans l'os et je me tape encore 7h d'attente jusqu'au prochain. Hors de question quoi.
Finalement je sors du bus 10 min avant l'heure de mon bus sauf que j'ai encore une voie rapide à traverser pour atteindre la gare routière. Je prends les passerelles en courant, le petit blanc qui court au milieu de tous les brésiliens qui me regardent sans trop comprendre.
Finalament j'arrive à 16h31 à la plateforme d'embarquement, le conducteur est en train de fermer les soutes à bagages. J'arrive à négocier pour qu'il m'attende le temps que j'aille récupérer mes affaires au dépose bagages. A contre coeur il accèpte. Ouf.
Arrivée à Lençois à minuit, sous la pluie, encore. Il est trop tard pour réserver un trek pour le lendemain, ce sera donc une journée de plus de perdue. Mais bon, la loi des séries, il parait.

Lençois, petite ville franchement assez jolie, calme, au milieu du parc national de la Chapada Diamentina, réputé pour ses paysages, cavernes, grottes et autres chutes d'eau... Sur le papier, ça donne envie.
Sauf que donc mon premier jour, je n'ai rien à faire, et on fait le tour de la ville en 1h... Il n'y a pas de courant dans l'auberge ce jour là. Pas de photoshop, pas de films, pas de Football Manager pour tuer le temps. J'ai déjà lu tous mes bouquins. Il n'y a pas de cyber café. Il pleut. Bref on se fait cruellement chier quoi.
Au final j'essaye de dormir au maximum, et puis je regarde la pluie tomber. Alors le temps passe pas vite, mais bon, l'avantage du temps c'est qu'il s'écoule quoi qu'il arrive donc la fin de journée finit par arriver. 

Auberge de Lençois - 13 Décembre 2010
Dernier jour dans la Chapada Diamentina...
Le temps a été pourri tous les jours, l'auberge est presque insalubre, heureusement l'ambiance a un peu rattrapé tout ça...
Je n'ai donc rien fait le premier jour à cause du bus, deuxième jour, trek d'une journée pour voir différents spots du Nord et de l'Est de la Chapada.
Tout commence sous la pluie. Arrivé au premier endroit le niveau de l'eau est trop haut pour traverser la rivière, on doit donc zaper ce qui était censé être le plus lieu de la journée...
On enchaine sur la montée au sommet d'une falaise qui doit nous permettre de voir l'ensemble de la Chapada sur 360°.
Arrivés en haut la vue est superbe, mais les nuages bas empêchent de bien voir les alentours. Je prends quelques photos tant bien que mal et alors que tout le monde s'extasie, moi ça me rappelle les hauts plateaux de la Lozère, en un petit peu mieux quand même. Quoi qu'il en soit dans les deux lieux le temps est le même.
On s'arrête ensuite pour manger, et on enchaîne sur la visite d'une rivière souterraine qui refait ensuite surface pour forer un lagon d'eau cristalline.
L'endroit est plutot exotique mais si la vue de la caverne d'où émerge la rivière laisse présager le meilleur, le lagon est lui assez banal, d'autant plus que l'eau est en fait assez trouble.
Normal nous dit la guide, à cause de la pluie, un des affluents de la rivière la remplie de sédiments et la rend légèrement marron. Ok.
Certains entreprennent une baignade mais rapidement une grosse averse s'abat de nouveau sur la zone et on est forcés d'aller s'abriter un peu plus loin.
On enchaine ensuite sur un lagon abrité par une caverne. L'eau a la particularité d'être bleu, et la visibilité sous marine, totale. L'agencement du dévert pour y descendre fait que le soleil l'éclaire de façon à former une sorte de croissant de lune bleu turquoise à sa surface.
Pas pendant cette période de l'année, nous dit la guide. De toute façon même si on était à la bonne période, il pleut. Ok bis.
On finit la visite par l'exploration d'une immense grotte.
Pour y accéder on descend le long d'une falaise ocre qui me rappelle les plus belles années d'Indiana Jones. On arrive ensuite à l'entrée de la grotte, sorte d'énorme tunnel s'enfonçant sous le roc.
Encore une fois je suis plutôt déçu, car en dehors de son imposante grandeur, les stalagmites & tites et autres joyeusetés ne sont pas légions. Pas franchement inoubliables non plus.
L'éclairage à l'unique lampe de poche made in Monoprix (ou son équivalent local) ne doit pas aider non plus à apprécier l'architecture.
Honnêtement je pense qu'on peut trouver plus sympa à St Guilhem du désert...
On remonte sous la pluie (mais ai-je encore besoin de le préciser... ?) et on rentre à l'auberge.
Bref pour un trek à 100 reals, j'avoue l'avoir un peu mauvaise, et surtout l'impression d'avoir un peu été pris pour un con, étant donné qu'il a l'air de pleuvoir depuis un moment ici, et qu'il n'aurait pas du être très difficile de se renseigner à l'avance sur l'accessibilité des lieux, et le cas échéant, remplacer certaines visites par d'autres.
J'avais prévu un autre trek aujourd'hui mais il s'agissait de gravir 2 km de dénivelé puis de marcher 4 km sur un plateau pour atteindre une énorme chute d'eau. Sauf que 200 mètres avant d'atteindre l'objectif il y a une rivière à traverser. Vue que la pluie ne s'est pas franchement arrêtée, il n'y pas de raison que celle là soit plus facile à traverser.
Et payer 100 reals de plus pour me taper 12 km de marche allez retour en ayant du faire demi tour à 200 mètres du but est au dessus de mes forces et de mes moyens.
Je ferai donc une balade tout seul, au moins je n'ai pas à payer, ni personne d'autre que moi sur qui pester si je n'atteins pas mon but.
Le lendemain, un des mecs de mon dortoir est revenu le soir du trek que je devais faire. Et comme je l'avais imaginé, ils ont du faire demi tour avant d'atteindre la cascade, et il a passé plus de 4h dans un mini bus pour essayer de trouver une visite à faire, sans succès. 
Pas de regrets donc.
Au final je ne vais pas faire ma mauvaise langue, les paysages sont superbes, et avec du beau temps ils doivent encore prendre une autre ampleur...
Mais vu les efforts consentis pour arriver jusqu'ici, qu'ils soient financiers ou organisationnels, j'étais en droit d'attendre mieux.
Mais bon, tant pis, on ne peut pas avoir de la chance à chaque fois.
Je reprends le bus de nuit pour Salvador, 3 jours à passer là bas, en espérant pouvoir en profiter un peu plus...
Je voyage de nuit avec 3 autres français. L'un d'eux a déjà une auberge sur Salvador, on décide donc de tous s'y installer.
L'auberge n'est pas mal mais sans plus. Je partage une chambre avec un des mecs. Il part le soir même, je devrai donc changer de chambre demain.
Sauf que quand je rentre le soir après une bonne fiesta, je me rends compte que le type est parti en ayant pris le malencontreux soin de boucher les toilettes. Je changerai donc d'auberge à la première heure demain.

Je m'arrête là pour l'instant. A suivre, le compte rendu de cette fameuse première soirée, et puis des 2 journées qui ont suivi.
Je quitte Salvador demain pour Rio, l'apogée de ma traversée du Brésil, peut être.



1 commentaire:

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